Les.mistrals.gagnants

ça y'est j'ai le bac. mention tb à 16,54. autant dire que dans ma tête, dans la maison et un peu partout dans mon entourage, c'est la fête! hier j'ai pensé à morgane en me demandant ce qu'elle aurait eu comme récompense. je suis sûre qu'elle aurait eu une mention aussi. c'était une grande bosseuse et si intelligente. alors avec les autres on lui a fait un diplôme qu'on a déposé sur sa tombe. et. contre l'avis d'éli et de manu qui trouvaient que "ça ne sa faisait pas", on a fait sauté le bouchon du champagne dans le cimetière. je suis consciente que ce n'est pas le lieu et que pour les autres pensionnaires de l'endroit, ce n'est pas respectueux mais c'était la fin du bac (le nôtre mais aussi le sien) et je suis sûre que de là-haut, personne ne nous en a voulu.

le bac est passé. les résultats sont dans dix jours. mes parents sont arrivés hier. ils ont presque deux mois de vacances. nous partons une semaine voir baptiste en espagne. mes parents et lucas seront à l'hôtel parce que cinq dans un studio, ça fait beaucoup. quand je reviendrai je fêterai les résultats. je resterai deux-trois jours. ensuite je partirai dans le sud avec valentin et les amis. en espérant ne pas ramener la grippe a, je pars dans cinq minutes.

ma voisine du dessous a sonné à la porte à 8 heures du matin. il paraît que "il y a quelque chose qui fait du bruit chez vous, quelques chose qui se ballade, qui gambade partout dans l'appartement, qui saute sur les tuyaux des radiateurs, qui fait un vacarme pas possible, qui gratte le sol, enfin bon, dîtes à votre petit frère qu'il arrête de bouger comme un hystérique sinon, j'en parlerai à vos parents... quand il reviendront... parce que c'est pareil, eux, ils ne sont jamais là quand je viens vous parler". je l'ai regardé dans le blanc des yeux. je crois que ma bouche devait être entrouverte tellement j'étais surprise par sa nonchalance et par son débit matinale. je lui ai dit qu'à cet instant précis, tout le monde dormait parce que nous étions samedi et qu'il était 8 heures. j'ai ajouté que, même si ça ne la regardait pas, lucas n'était pas là donc, je ne pouvais pas aller le voir pour l'accuser des choses dont je ne le voit pas capable. je lui ai demandé quand est-ce que ces bruits apparaissaient. elle m'a répondu "tout le temps! tenez, cette nuit, à 1h" (cette femme ne dort-elle donc jamais?) et là. lucien est passé entre ses jambe pour aller sur le palier et pour ensuite revenir se coller à mes chevilles en miaulant parce qu'il avait faim. j'ai regardé ma voisine. j'ai souri. j'ai dit "vous voulez appeler brigitte bardot ou la spa de ma part?" et j'ai refermé la porte.
valentin s'est levé m'a dit qu'il avait tout entendu que ce n'était qu'une vieille folle et il m'a soufflé dans l'oreille que j'avais un grand sens de l'humour.
et en racontant ça à lucas dès son retour puis à papa au téléphone, j'ai fait rire pas mal de monde.

je vous avais déjà dit que ma tante serait bientôt divorcée de mon oncle. elle reste à san francisco et lui déménage à new-york (d'ailleurs, l'une des causes de la séparation sont ses allers-retours vers l'autre bout du pays, pour affaire). et donc. mon cousin (thom, 18 ans) partira l'année prochaine pour vivre avec son père : il a trouvé son université là-bas et donc, dès le mois d'août il part à "big apple" pour s'installer.
et devinez qui va aller le voir quelques jours (voire quelques semaines) là-bas avant d'entrer en fac de médecine à paris? (hinhin)

hier on était mardi. j'ai remarqué que c'est souvent ce jour-là que je vais au cimetière. même s'il n'est pas loin de chez moi, que je dois traverser un parc très agréable pour l'atteindre, hier, après les cours, je suis revenue chez moi, j'ai pris la voiture et. j'ai bouchonné pour y arriver. paris, quoi. mais. c'est bête je voulais montrer ma voiture à morgane. lui faire contempler le A placé près de la plaque d'immatriculation arrière. j'avais envie de l'emmener faire un tour comme on s'était dit. avant qu'elle ne meurt je faisais mes premières leçons. à mon anniversaire mes parents m'avaient acheté une voiture. et morgane en était verte de jalousie "attends, on dirait que t'as pas conscience que dans quelques mois tu te baladeras en mini, là" si morgane, bien sûr que j'en avais conscience. et, tu vois, c'est en venant voir ta tombe, c'est en te racontant comme la conduite dans ce modèle est souple et tellement je suis à l'aise. c'est en disant que j'arrive à écouter la radio à fond quand il y a une chanson que j'adore, tout en me concentrant sur la route. c'est en faisant tout cela que je prends surtout conscience que tu ne seras jamais assise sur le siège à côté de moi celui dont tu m'avais parlé un jour "je te préviens, je le réserve". la place du mort (le hasard dirons-nous)