Les.mistrals.gagnants

un moment que je ne suis pas venue. j'étais à sf. et on est même passés par nyc au retour. c'était juste great. nous sommes rentrés lundi. dans le sud, histoire que lucas maman et papa posent leurs affaires. ils ont hésité à monter sur paris avec valentin et moi et puis finalement on a pris le train en amoureux et c'était peut-être mieux. ce soir nouvel an. et je ne fais rien. je fête la nouvelle année et mes 19 ans demain. entre les 2 dates, d'habitude on fait ça en grand, on fait doublement les choses, une soirée le 31, une autre le 2 (et même une souvent le 1er). cette année c'est différent, tout est différent puisqu'il y a cette année de médecine à réussir. baptiste va bientôt repartir en espagne, son "stage" en france se termine et. ça me fait bizarre. dans un sens c'est génial puisque je vais me retrouver seul avec valentin, en couple, tous les deux et, vraiment, ça, ce sera chouette. mais d'un autre côté, ça fait encore un changement, un énième et je me rends compte, avec le temps, que je n'aime pas trop ça, moi, les changements. et puis l'appartement familial devient trop "mon" appartement. on parle de chez moi en pensant au 5 pièces parisien et c'est bizarre.

depuis ce matin, à 2 heures. je revis. je respire de nouveau. c'est maman qui a appelé. elle m'a dit "je suis désolée de te réveiller mais je pense que tu vas être contente". ce que je ne lui ai pas dit c'est qu'elle ne me réveillait pas et que je ne dormais pas. en fait, j'étais dans le salon, une cigarette et un verre à la main. j'essayais de penser à autre chose. finalement, mon cousin est réveillé. thom sourit, thom vit. je le vois dans deux semaines. pour noël. et à cause de ça il faut que j'organise mon planning de révisions parce que ça m'étonnerait que je trouve le temps là-bas pour le concours. et valentin viendra avec nous.alors c'est un miracle, je vais mieux.

tu sais j’ai la voix qui se serre,
quand je te croise dans les photos,
tu sais j’ai le cœur qui se perd,
je crois qu’il te pense un peu trop.

bordel. je flippe. thom n'est toujours pas réveillé, pour moi, thom n'est toujours pas en vie. il le sera quand il sera réveillé, quand il me prendra dans ses bras et qu'il me dira "tu m'as manquée cousine". j'ai peur. j'ai vraiment peur. je pleure tous les jours. je me fatigue à pleurer. je n'arrive pas à me concentrer sur mes cours. celui de neuro anatomie me donne la nausée. j'ai appelé ma psy. je lui ai raconté. elle m'a dit "ah. émilie. je suis désolée, tu sais. tu veux venir me voir? je fais de la place dans mon planning du jour si tu veux" et je suis allée la voir. parce que j'avais besoin de parler à quelqu'un qui ne me prenne pas en pitié. c'est bizarre mais avec tout ce qui m'arrive, morgane, thom et tout ça. à chaque fois que je pleure devant quelqu'un ou que je lui raconte ce qu'il s'est passé, il y a toujours ce moment où la personne dit "si je peux faire quoique ce soit, tu sais, je suis désolé(e)" mais. ça ne m'aide pas. et j'ai peur. j'ai peur de perdre tous les gens que j'aime et qui restent. j'ai peur qu'ils me fuient parce que je pleure ou parce que je deviens beaucoup moins marrante qu'avant.
j'ai mal, aussi. la nuit je me réveille en sursaut, je crie. je rêve que thom meurt à chaque instant. et même quand je ne me réveille pas, je pleure au réveil parce que j'ai rêvé par exemple qu'il est mort et qu'il a rejoint morgane et ce rêve est beau parce que je les vois tous les deux se dire "ah! c'est donc toi morgane, émilie, m'a si souvent parlé de toi!" et ce serait peut-être la plus belle chose qui pourrait arriver si thom ne se réveillait pas. je sais que le considérer déjà mort est mal parce qu'il est encore conscient, certainement. comme dans pas mal de coma en fait. mais. pour moi il n'est pas le thom vivant que je connaissais. et j'espère le retrouver un jour celui-là. sinon.
sinon je ne sais pas mais je ne veux pas imaginer.