ce qui arrive est terrible. à croire que quand tout va bien il faut que quelque chose dérape. j'ai peur de foutre valentin&moi en l'air avec ça. j'ai peur que ça aussi ça s'écroule comme toutes les autres choses. je ne sais pas ce que le monde essaie de me faire comprendre. si dieu existe, il a du penser que morgane ne suffisait pas, il a certainement pensé que le fait de penser que cela fera bientôt 1 an ne me rendait pas encore assez triste. hier ma tante a appelé. avant quand elle m'appelait c'était parce qu'elle s'inquiétait parce que je vivais seule avec lucas et que morgane était morte et qu'elle savait que c'était un poids trop lourd pour mes épaules. mais depuis septembre, c'était moi qui l'appelais parce qu'elle avait peur de me déranger dans mon travail et qu'elle savait que, maintenant, j'avais valentin et baptiste à mes côtés.
alors quand j'ai vu son numéro s'afficher sur l'écran du téléphone, j'ai tout de suite senti qu'il se passait quelque chose de l'autre côté de l'atlantique. et là, sa voix. je n'ai pas eu le temps de lui demander comment ça allait, elle a pleuré. ma tante. 39 ans le mois prochain qui pleure au téléphone, je peux vous dire que ça m'a foutue un coup. j'ai cherché dans ma tête ce qui pouvait bien la rendre dans des états pareils : même son divorce elle me l'avait annoncé en riant. alors j'ai réfléchi et j'ai trouvé et l'évidence : si elle pleure, là, comme ça, au bout du fil, c'est qu'il est arrivé quelque chose à ses enfants, à mes cousins. je lui ai dit "qu'est-ce qu'il y a? c'est emma? c'est léo?" elle ne répondait rien, j'ai respiré un grand coup et chuchoté "thom...?" et, au bout du fil, à 8000 km de distance, j'ai senti son aquiescement, c'est comme si je l'avais vue, en face de moi, faire oui avec la tête.
je me suis dit qu'il ne fallait pas que je pleure, que ça la rendrait certainement encore plus malheureuse alors je me suis mordue les joues et les lèvres, si bien que j'ai saigné. et j'ai fini par pleurer. je lui ai demandé ce qu'il s'était passé. ce qu'il avait, mon cousin de 10 jours mon cadet. je l'ai sentie faire des efforts surhumains pour pouvoir articuler qu'il avait eu un accident avec son scooter et qu'il était maintenant dans le coma. bordel! j'ai pleuré de plus belle. nom de dieu! je ne suis pas du genre à jurer mais c'est quoi le problème avec mes proches et les accidents de la route? est-ce que c'est mon destin de les voir tous claquer un à un, à cause d'automobilistes timbrés?
peu de temps après avoir raccroché, je pleurais encore, baptiste se retenait de laisser des larmes couler sur ses joues et valentin était entre nous deux, sur le canapé, et il me serrait contre lui. on écoutait un vinyle et dans une autre situation, c'aurait été une soirée merveilleuse. maman et papa ont appelé. ils avaient préféré que ma tante m'appelle elle même, elle y tenait elle aussi. ils m'ont dit que lucas n'arrivait pas à tout comprendre. et que maman irait voir sa soeur dès lundi, et resterait là-bas peut-être jusqu'aux vacances de noël, peut-être même qu'on la rejoindra là-bas pour les fêtes, histoire de soutenir tata.
c'est terrible. thom, c'est mon cousin. thom c'est celui que je connais depuis que je suis bébé. le premier garçon que j'ai embrassé sur la bouche même si on savait qu'il fallait pas parce que ça se fait pas, dans une famille. mais on voulait essayer. on avait 6 ans et on avait peur que la foudre s'abatte sur nous.
peut-être que c'est la foudre qui s'est abattue sur son scooter. je me sens mal. je m'accroche à valentin et je lui interdis de prendre le métro. je ne veux pas. je ne peux pas. je ne sais pas s'il m'écoute mais j'essaie de me rassurer en me disant qu'il marche sous la pluie...
ce matin j'ai rappelé ma tante. pour lui parler parce que la veille, je n'avais rien pu lui répondre. elle pleurait moins mais elle n'était pas bien. elle m'a dit que les médecins sont confiants que peut-être qu'il ne restera que 5 jours dans cet état, que pour le moment, il ne devrait pas y avoir de séquelles sur "son beau corps d'athlète" comme elle dit. je lui ai demandé des nouvelles de léo et d'emma pour changer un peu de sujet et elle m'a dit qu'ils avaient du mal à comprendre où était passé leur grand frère mais que, heureusement, elle les avait pour lui faire penser à autre chose à l'heure du dîner et le soir en rentrant de l'hôpital. elle m'a parlé du père des enfants, de mon ancien oncle avec lequel je reste proche malgré tout. elle m'a dit qu'ils avaient parlé tous les deux et que, "mine de rien, c'est dans la douleur qu'on peut parfois trouver la douleur". ma tante est comme ça. elle dit de belles choses comme celle-là qu'elle aille bien ou non.
je croise les doigts pour que les médecins aient raison et pour que, quand elle reviendra des usa, maman ait des photos de thom jouant au foot prenant toute la mémoire de la carte mémoire de son appareil numérique.
alors quand j'ai vu son numéro s'afficher sur l'écran du téléphone, j'ai tout de suite senti qu'il se passait quelque chose de l'autre côté de l'atlantique. et là, sa voix. je n'ai pas eu le temps de lui demander comment ça allait, elle a pleuré. ma tante. 39 ans le mois prochain qui pleure au téléphone, je peux vous dire que ça m'a foutue un coup. j'ai cherché dans ma tête ce qui pouvait bien la rendre dans des états pareils : même son divorce elle me l'avait annoncé en riant. alors j'ai réfléchi et j'ai trouvé et l'évidence : si elle pleure, là, comme ça, au bout du fil, c'est qu'il est arrivé quelque chose à ses enfants, à mes cousins. je lui ai dit "qu'est-ce qu'il y a? c'est emma? c'est léo?" elle ne répondait rien, j'ai respiré un grand coup et chuchoté "thom...?" et, au bout du fil, à 8000 km de distance, j'ai senti son aquiescement, c'est comme si je l'avais vue, en face de moi, faire oui avec la tête.
je me suis dit qu'il ne fallait pas que je pleure, que ça la rendrait certainement encore plus malheureuse alors je me suis mordue les joues et les lèvres, si bien que j'ai saigné. et j'ai fini par pleurer. je lui ai demandé ce qu'il s'était passé. ce qu'il avait, mon cousin de 10 jours mon cadet. je l'ai sentie faire des efforts surhumains pour pouvoir articuler qu'il avait eu un accident avec son scooter et qu'il était maintenant dans le coma. bordel! j'ai pleuré de plus belle. nom de dieu! je ne suis pas du genre à jurer mais c'est quoi le problème avec mes proches et les accidents de la route? est-ce que c'est mon destin de les voir tous claquer un à un, à cause d'automobilistes timbrés?
peu de temps après avoir raccroché, je pleurais encore, baptiste se retenait de laisser des larmes couler sur ses joues et valentin était entre nous deux, sur le canapé, et il me serrait contre lui. on écoutait un vinyle et dans une autre situation, c'aurait été une soirée merveilleuse. maman et papa ont appelé. ils avaient préféré que ma tante m'appelle elle même, elle y tenait elle aussi. ils m'ont dit que lucas n'arrivait pas à tout comprendre. et que maman irait voir sa soeur dès lundi, et resterait là-bas peut-être jusqu'aux vacances de noël, peut-être même qu'on la rejoindra là-bas pour les fêtes, histoire de soutenir tata.
c'est terrible. thom, c'est mon cousin. thom c'est celui que je connais depuis que je suis bébé. le premier garçon que j'ai embrassé sur la bouche même si on savait qu'il fallait pas parce que ça se fait pas, dans une famille. mais on voulait essayer. on avait 6 ans et on avait peur que la foudre s'abatte sur nous.
peut-être que c'est la foudre qui s'est abattue sur son scooter. je me sens mal. je m'accroche à valentin et je lui interdis de prendre le métro. je ne veux pas. je ne peux pas. je ne sais pas s'il m'écoute mais j'essaie de me rassurer en me disant qu'il marche sous la pluie...
ce matin j'ai rappelé ma tante. pour lui parler parce que la veille, je n'avais rien pu lui répondre. elle pleurait moins mais elle n'était pas bien. elle m'a dit que les médecins sont confiants que peut-être qu'il ne restera que 5 jours dans cet état, que pour le moment, il ne devrait pas y avoir de séquelles sur "son beau corps d'athlète" comme elle dit. je lui ai demandé des nouvelles de léo et d'emma pour changer un peu de sujet et elle m'a dit qu'ils avaient du mal à comprendre où était passé leur grand frère mais que, heureusement, elle les avait pour lui faire penser à autre chose à l'heure du dîner et le soir en rentrant de l'hôpital. elle m'a parlé du père des enfants, de mon ancien oncle avec lequel je reste proche malgré tout. elle m'a dit qu'ils avaient parlé tous les deux et que, "mine de rien, c'est dans la douleur qu'on peut parfois trouver la douleur". ma tante est comme ça. elle dit de belles choses comme celle-là qu'elle aille bien ou non.
je croise les doigts pour que les médecins aient raison et pour que, quand elle reviendra des usa, maman ait des photos de thom jouant au foot prenant toute la mémoire de la carte mémoire de son appareil numérique.